Le premier venu, de Jacques Doillon
Date de sortie : 02 Avril 2008 Réalisé par Jacques Doillon Avec Gérald Thomassin, Clémentine Beaugrand, Guillaume Saurrel Film français. Genre : Drame Année de production : 2007 |
Synopsis :
La fille a une vingtaine d'années, elle est issue d'un milieu bourgeois. Elle cherche à donner un peu de lumière et de légèreté à sa vie, qu'elle voit comme très insuffisante et inutile. Sans l'intensité qui lui est nécessaire.
Elle décide de donner son amour. Pas au plus séduisant, ni au plus méritant ou au plus admirable, non, ceux-là n'ont pas besoin d'elle, elle donnera son amour au " premier venu ".
Je ferai peut-être une véritable critique sur ce film que j'ai vraiment apprécié. Après avoir été déçu par Le Petit Criminel, je m'attendais à un film très moyen. Et j'ai été séduit. En attendant, je vous fais partager cette critique que j'ai trouvé à la fois synthétique et vraie :
Si prolifique jusqu'à la fin des années 90, l'un de nos cinéastes les plus précieux et obstinés, peine aujourd'hui à trouver des financements. Son dernier film, Raja, remonte déjà à 2003. La projection à Berlin de son nouvel opus, Le Premier venu, est donc un petit événement, même si Doillon -qui n'est pourtant pas le premier cinéaste venu- doit se contenter d'une sélection dans une section parallèle, le Forum, grosso modo l'équivalent allemand de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. Mais venons-en au film lui-même. Comme souvent chez Doillon, c'est l'histoire d'un trio désaccordé. Camille, un peu garçonne, un peu boudeuse, décide de s'attacher au "premier venu". Ca tombe sur la pomme de Costa (Gérald Thomassin, le Petit criminel), un peu mauvais garçon mais pas mauvais bougre, qui ne comprend pas trop ce qui lui arrive. Et puis il y a Cyril, un jeune policier qui aimerait remettre Camille sur le droit chemin -et surtout faire un bout de chemin avec elle. Un flic, un voyou, une fille : on dit juste "une fille", car chez Doillon, les filles, toujours plus fûtées, peuvent jouer tous les rôles, se jouer de tous les codes sociaux et porter tous les masques. Le Premier venu est donc un captivant jeu de rôles (et de langage), un stupéfiant trafic de sentiments. Un film hanté par le théâtre, mais qui respire à pleins poumons, grâce à la fraîcheur des comédiens et à la lumière de la Baie de Somme, superbement capturée par la chef-op Hélène Louvart.
Julien Dokhan (pour AlloCiné)