Présenté hors-compétitien à Cannes à la séance de minuit du jeudi 21, le dernier Sam Raimi a été, peut-être, l'un des meilleurs films qui ai été au festival cette année. A côté du pseudo-film d'horreur de Lars Van Trier, c'est un VRAI film de genre, et un pur moment de cinéma comme on en connait peu. L'histoire en elle-même n'a rien de transcendant, mais la manière dont elle tient en haleine sur à peine une heure quarante est saisissante.
Sam Raimi revient donc au genre qui l'a fait naître (la série des Evil Dead), et livre un film dense et jouissif de bout en bout, commençant de manière fracassante et se terminant de façon surprenante - vous laissant quelques instants perplexe et déphasé dans votre fauteuil que vous avez martelé à de nombreuses reprises. Recourant à des techniques archi-usées de suspense (on se surprend à chaque fois à s'enfoncer dans son fauteuil ou à avoir un mouvement de recul pour quelque chose au fond, à laquelle on croyait être habitué) , Drag me to Hell n'en reste pas moins efficace et tous les moments clés, voulus par le cinéaste comme tels, sont marquants; on est véritablemnt pris aux tripes en voyant cette histoire d'horreur somme toute classique, si ce n'était Sam Raimi derrière la caméra, avec son don pour faire rire de choses absolument glauques et dégeulasses. Oui, vous vous surprendrez vous-même à rire aux éclats de gestes et de choses absolument immondes!
Oui, on rit, franchement, allègrement, parce que on est bien content d'être dans son fauteuil à regarder cette pauvre cruche blonde d'Alison Lohman se faire maltraiter par les esprits. Mais qu'est-ce que c'est bon! On s'en prends plein la figure et les émotions sont présentes en abondance et sans exagération. Les réactions à la sortie étaient enthousiastes, preuve que la formule Raimi marche bien. Et on en redemande, même!