Introduction
Bergman le considérait comme l'un des plus grands et les critiques comme poète. C'est généralement de cette manière que la plupart des articles et notes biographiques introduisent Andreï Tarkovski. Cette tendance à immédiatement chercher l'avis de personnes qualifiées et leur accorder une confiance presque aveugle, comme s'ils décernaient un label de qualité, nous indiquent bien la particularité du cinéaste qu'était Andrei Tarkovski. Son père dit même « Andrei, ce ne sont pas des films que tu fais ». Le génie étrange de Tarkovski a traversé le cinéma bizarrement, rapidement, laissant une trace inaliénable, d'une telle profondeur et marginalité qu'on a parfois du mal à l'enfermer dans un art, à le décrire, à le caractériser...
Ce cinéaste Russe d'exception aura marqué le Cinéma avec pas plus de sept films, assez peu vus en réalité, puisqu'il n'y a sans doute pas eu plus de 300 000 spectateurs pour l'ensemble de son œuvre. A l'image de ses protagonistes, et même du cinéaste, son œuvre est seule, solitaire et grave. Elle trouve sa beauté dans une simplicité assez hermétique. Tarkovski raconte, qu'après une séance, des critiques et intellectuels tergiversaient quant au sens du film, et se firent chasser par une technicienne de surface, agacée de les voir débattre inutilement, alors que le sens à donner était évident.
Les films de Tarkovski s'inscrivent à travers une lenteur mystique, des visions proches de la rêverie, voire de l'hallucination, et de sensations aquatiques. Une aura destabilisante se dégage de ce monde qu'il épure sans cesse ; une aura toute aussi sacrée qu'humaniste et philosophique. Ce sont d'ailleurs, avec l'art, les piliers d'une société idéale pour Tarkovski, convaincu que l'homme emprunte un mauvais chemin, et qu'il doit au plus vite se repentir et progresser vers une harmonie avec lui-même, la matière, la Nature, Dieu, et vers une supériorité spirituelle, après avoir mis à bas l'hégémonie de la technocratie et de la rationalité scientifique, convaincue de pouvoir contrôler le monde.
Pourquoi et comment Andrei Tarkovski a pu s'imposer, et ce malgré un régime oppressant, comme un maître du cinéma en seulement sept films, et quelles sont les caractéristiques de son œuvre ? « Je suis persuadé que nous nous trouvons actuellement au bord de l'anéantissement de notre civilisation » disait-il. Ce dossier prétend démontrer que ce « moine poète » comme le surnomme généralement les critiques, a cherché a dénoncer la nature de l'homme et à l'aider à se repentir, en maudissant la médiocrité et la négligence.
Personnage colérique, faisant preuve de peu de concessions et d'une tolérance très limitée, Tarkovski fascine par le regard qu'il portait sur sa profession. Plus qu'un métier, plus qu'une œuvre, c'est une prière que l'artiste se doit de formuler. Ce sont des films qui ne laissent pas indifférents, qui nous changent, ce sont des voyages intérieurs, des métaphores d'un purgatoire. Son regard sévère et péremptoire condamne nombre de ses collègues, condamne des critiques, même ceux qui le défendent (comme Sartre, qu'il accuse au fond de n'avoir pas compris son œuvre). Une rétrospective au mk2 de Beaubourg en fin 2007 rendait hommage à ce cinéaste Russe soutenu par la critique française, et cherchait à prouver que de Tarkovski, il nous restait bel et bien autre chose que son nom.
Bergman le considérait comme l'un des plus grands et les critiques comme poète. C'est généralement de cette manière que la plupart des articles et notes biographiques introduisent Andreï Tarkovski. Cette tendance à immédiatement chercher l'avis de personnes qualifiées et leur accorder une confiance presque aveugle, comme s'ils décernaient un label de qualité, nous indiquent bien la particularité du cinéaste qu'était Andrei Tarkovski. Son père dit même « Andrei, ce ne sont pas des films que tu fais ». Le génie étrange de Tarkovski a traversé le cinéma bizarrement, rapidement, laissant une trace inaliénable, d'une telle profondeur et marginalité qu'on a parfois du mal à l'enfermer dans un art, à le décrire, à le caractériser...
Ce cinéaste Russe d'exception aura marqué le Cinéma avec pas plus de sept films, assez peu vus en réalité, puisqu'il n'y a sans doute pas eu plus de 300 000 spectateurs pour l'ensemble de son œuvre. A l'image de ses protagonistes, et même du cinéaste, son œuvre est seule, solitaire et grave. Elle trouve sa beauté dans une simplicité assez hermétique. Tarkovski raconte, qu'après une séance, des critiques et intellectuels tergiversaient quant au sens du film, et se firent chasser par une technicienne de surface, agacée de les voir débattre inutilement, alors que le sens à donner était évident.
Les films de Tarkovski s'inscrivent à travers une lenteur mystique, des visions proches de la rêverie, voire de l'hallucination, et de sensations aquatiques. Une aura destabilisante se dégage de ce monde qu'il épure sans cesse ; une aura toute aussi sacrée qu'humaniste et philosophique. Ce sont d'ailleurs, avec l'art, les piliers d'une société idéale pour Tarkovski, convaincu que l'homme emprunte un mauvais chemin, et qu'il doit au plus vite se repentir et progresser vers une harmonie avec lui-même, la matière, la Nature, Dieu, et vers une supériorité spirituelle, après avoir mis à bas l'hégémonie de la technocratie et de la rationalité scientifique, convaincue de pouvoir contrôler le monde.
Pourquoi et comment Andrei Tarkovski a pu s'imposer, et ce malgré un régime oppressant, comme un maître du cinéma en seulement sept films, et quelles sont les caractéristiques de son œuvre ? « Je suis persuadé que nous nous trouvons actuellement au bord de l'anéantissement de notre civilisation » disait-il. Ce dossier prétend démontrer que ce « moine poète » comme le surnomme généralement les critiques, a cherché a dénoncer la nature de l'homme et à l'aider à se repentir, en maudissant la médiocrité et la négligence.
Personnage colérique, faisant preuve de peu de concessions et d'une tolérance très limitée, Tarkovski fascine par le regard qu'il portait sur sa profession. Plus qu'un métier, plus qu'une œuvre, c'est une prière que l'artiste se doit de formuler. Ce sont des films qui ne laissent pas indifférents, qui nous changent, ce sont des voyages intérieurs, des métaphores d'un purgatoire. Son regard sévère et péremptoire condamne nombre de ses collègues, condamne des critiques, même ceux qui le défendent (comme Sartre, qu'il accuse au fond de n'avoir pas compris son œuvre). Une rétrospective au mk2 de Beaubourg en fin 2007 rendait hommage à ce cinéaste Russe soutenu par la critique française, et cherchait à prouver que de Tarkovski, il nous restait bel et bien autre chose que son nom.
Dernière édition par S. le Ven 23 Mai - 21:00, édité 2 fois